top of page
  • Photo du rédacteurRIK

Visite touristique de Bechafen - Partie 4

Dernière mise à jour : 6 nov. 2022

Bienvenue sur la partie 4 qui sort pour les 1an du site! je vous souhaite une bonne lecture =)


Le Terrier

Déjà évoqué sur l’article concernant le district de La Traverse (cf partie 3), le Terrier est le deuxième quartier qui compose la vieille ville. Il s’étend sur les flancs sud et sud-est de la cité, de La Traverse jusqu’aux abords de la Reikplaz. De ce fait, c’est l’un des districts les plus grands et peuplés. Le Terrier peut aussi s’enorgueillir d’être le plus vénérable d’entre tous. Toutefois ce titre d’ancienneté est souvent repris avec humour par la population, car cela ne vient que refléter le délabrement avancé des rues et bâtiment. Ainsi il n’est pas rare d’entendre les riverains le surnommer avec des noms bien sentis tels que Le Lépreux, La décharge de l’Empire ou encore La Crotte de Sigmar . Ce dernier reste murmuré à mi-voix, car même si le culte reste moins influent dans le nord de l’Empire, on ne sait jamais quand on peut tomber sur un groupe de flagellant zélé ou de répurgateur à la torche facile. Vous l’aurez compris toutefois, la vie est rude dans les bas-fonds de Bechafen. Les rues sont organisées en un véritable labyrinthe sans queue ni tête. Il n'est pas toujours aisé pour les voyageurs de s’y retrouver et il n'est pas rare de finir perdu pour de bon. Les nombreux coupe-jarrets qui peuplent les impasses sombres se feront alors un plaisir de leur montrer la voie de sortie en échange de leurs possessions. Les immeubles sont si serrés les uns aux autres que la lumière du soleil ne touche presque jamais le sol. Une pénombre quasi constante s’accompagne d’un air stagnant, concentrant les odeurs dignes d’une porcherie géante. Les pavés disparaissent sous une épaisse couche de boue et matière organiques diverses. Quant aux égouts, ils sont peu développés dans cette partie de la ville, et rarement en état de fonctionner. Organisée sous forme de strate, la base des constructions est formée par les plus anciens bâtiments. Chaque nouvelle génération d’habitants, dans leurs quêtes d’escapade à la pénombre constante, a rajouté leurs pierres à l’édifice pour élever les étages. Malheureusement, la gravité est une chose immuable, et les compétences architecturales de la plèbe impériale sont bien en manque. Résultat, la zone est un agglomérat de bâtisse instable aux couleurs et odeurs variant, mais toujours de mauvais goût. Les nains, nombreux à Bechafen, ont tendance à éviter cet endroit, car s’ils ont une aversion certaine pour la manière dont les humains construisent, le terrier en est parmi les pires exemples. Les effondrements et autres catastrophes urbaines comme les incendies sont donc monnaie courante. Des zones entières peuvent disparaître du jour au lendemain. Ceci, à la manière d’une forêt, contribue au renouvellement constant des infrastructures, les plus délabrés étant éliminés, pour être immédiatement remplacés. Ce cycle organique dura encore longtemps au regard du désintéressement des générations de dirigeant qui se sont succédé. Les lieux de pouvoir et d’importance étant surtout concentrés dans le quartier militaire, la Reikplaz et le quartier des artisans, ceux-ci ne voient pas l’intérêt d’une politique d’urbanisme vigoureuse. De plus, pour beaucoup de citoyens de l’empire, il vaut mieux s’agglutiner dans les villes à l’abri des remparts mêmes si cela signifie s’installer dans ce genre de quartier. Mieux vaut ça que se farcir les hommes bêtes et autres joyeusetés qui se balade dans les forêts sombres de la région. Qui plus est, tout n’est pas noir dans le Terrier notamment grâce à certaines âmes charitables qui ont décidé de dévouer leurs vies à la plèbe miséreuse.


La rue des mendiants

Rue des mendiants, allées des miracles ou encore Jardins de Shallya, voici les surnoms donnés à cette sombre rue située en plein cœur du quartier. Deux choses ont fait qu’elle mérite ses sobriquets : la première étant l’orphelinat de Berta Tenenbaum, le deuxième sa proximité avec l’Hospice du Casemate. Deux lieux singuliers qui ont tôt fait de rameuter les nécessiteux en tout genre. Ils se sont donc installés dans les recoins sales des traverses dans l'attente de recevoir soin et repas chauds. Les pavés à moitié enfouis sous une couche de boue vaseuse à l’odeur suspecte ne découragent pas les affamés qui parfois patientent des heures pour un chiche repas issu des cuisines. Toutefois, ce rendez-vous quotidien est devenu un rituel salvateur pour beaucoup d’habitants, jeunes comme vieux, qui n’ont pas suffisamment de moyens pour se nourrir à satiété. Nous sommes loin ici des riches terrasses de la Reikplaz ou les mets fins sont boudés par les clients fortunés trop lassés par leurs vies de pacha. Non, dans ces rues sombres et froides, une miche de pain chaud est un cadeau, une soupe claire, une délicatesse qui vient flatter le palais, et quant aux biscuits au miel de Berta, une trouvaille précieuse qui vaut son pesant de sous. Cette générosité a fait de cette zone un endroit neutre, ou les rivalités, les gangs et l’anarchie n’a pas lieu d’être. Certes, la populace n’est pas non plus au garde à vous, non, elle est tapageuse, odorante et bagarreuse. Cela s’arrête là. La Berta a dû s’imposer tout de même en distribuant, généreusement, quelques bosses à l’aide de ses casseroles en fonte. Dans l’ensemble toutefois, tous les partis ont compris que c’était dans leurs intérêts que la rue reste tranquille, pas tant pour l’orphelinat, que pour l’accès à l’hospice. Les gangs en font rudement usage, que cela soit les Soucollinis ou les Halfelings de l’Aiguille. Ce No man’s land pourra ainsi faire le bonheur des aventuriers sans le sous ou encore ceux qui ont des soucis avec le guet. Point de question quant à la provenance des blessures vous seront demandées, tant que vous ne posez pas de question sur la manière dont on va vous soigner.



La place située devant l'hospice est un des rares espaces ensoleillés du quartier, ce qui explique les arbres encore vivants la bordant. Le fait que ces quelques mètres carrés n'ont pas été recouverts de mansardes croulantes est dû à la seule présence d'une vieille statue au socle à moitié écroulé et à la pierre lavée par les ans. Elle ne se révèle qu'aux yeux aiguisés. Verena, en tant que déesse de la justice, se trouve ici tout naturellement devant les anciennes prisons de la ville devenue hospice par un tour du destin. Même si les habitants ne sont pas toujours capables de deviner son identité, sa présence austère a suffi à repousser les entrepreneurs les plus ardents.


L'orphelinat de Berta Tenenbaum


Enfant des rues abandonnée dès son plus jeune âge, Berta a rejoint le tumulte des cohortes de bambins qui vivotent dans les quartiers pauvres. Ils survivent généralement de vols à la tire et de petits boulots mal payés. Berta fut parmi les chanceuses à trouver un toit. Elle rejoignit comme servante à tout faire l'établissement de la grosse Lulu, un cabaret et maison de passe située dans la traverse. Elle y reçut une éducation simple et fut ainsi à l'abri des souffrances de la rue durant son adolescence. Toutefois arrivé à l'âge adulte, la matrone Halfeling de l'établissement lui laissa le choix, quitter l'établissement ou rejoindre les filles du soir dans les boudoirs aux broderies rouges. Les disciples de Katya devinrent donc sa nouvelle famille et une vie lascive dans les appartements du cabaret lui fut offerte en échange des services de son corps. L'établissement était respectueux, et la Lulu veillait au bien-être de ses filles. Les clients étaient généralement des marchands aux poches bien rebondit et des bourgeois locaux qui désiraient pimenter leurs vies. Il n'était pas rare que certain tombent fous amoureux de leur favorite et décident d'en faire leur maîtresse exclusive. Gaspar Fontaine, un tisserand veuf et fortuné trouva donc une seconde vie au côté de Berta. Non sans aller à en faire sa femme, elle était couverte de cadeaux et de douceur. Le vieil homme avait néanmoins le cœur fragile, et il décéda quelques années plus tard. Qu'elle fut donc sa surprise quand un huissier vint lui annoncer qu'elle avait été désignée héritière de l'ancien mécène. Elle récupéra un petit pactole qui avec ses économies lui offrait la possibilité de refaire sa vie. Elle partit donc plusieurs années à la découverte de l'Empire. Elle qui n'avait jamais quitté Bechafen, l'immensité du pays était enivrante. Au fil de ses pérégrinations, une constante toutefois ne la quittait pas et l'affligeait. La pauvreté et la misère des villes. Une idée commença à germer en elle, comme un écho de sa vie d'avant. Après 10ans à voyager, elle retourna à Bechafen avec le reste de son argent et acheta la bâtisse en ruine qui était destinée à devenir son orphelinat. Elle travailla dur pour rendre l'établissement salubre et asseoir sa présence. Rapidement elle devint une figure incontournable du quartier et l'établissement fut rempli. Bien sûr elle ne peut pas accueillir tous les garnements, mais elle fait en sorte de toujours avoir de quoi les nourrir. Une dizaine d'enfants se partage donc le dortoir et l'amour de la vieille Berta. Les habitants du quartier mais aussi le culte de Shallya font en sorte de l'aider à maintenir son établissement ouvert.


L'orphelinat - étage du dortoir et de la salle de vie

La bâtisse est modeste avec son parquet au bois usé et ses meubles rapiécés. Toutefois les efforts des petites mains font en sorte que cela reste propre même si cela demande beaucoup de débrouillardise. Il y'a toujours un bon feu et une bonne soupe chaude qui les attendent pour les longues nuits d'hiver. Les enfants profitent aussi d'une éducation et de l'apprentissage du savoir-vivre que Berta supervise personnellement. Elle peut être sévère, mais jamais cruelle.


Le RDC - la cuisine et la réserve

Sûrement les pièces les plus importantes de l'orphelinat. Ce sont les enfants qui préparent la soupe sous l'œil avisé de la Berta. Des grand-mères du quartier viennent aussi aider en faisant profiter les enfants attentifs aux arcanes de la cuisine du Nord. De grandes marmites bouillonnent jours et nuit. Leurs contenues viendront remplir les ventres affamés des résidents, mais aussi des mendiants qui viennent taper à la porte de leurs écuelles vides. La réserve est toujours fermée à double tour et seule Berta à la clé. Toutefois quand celle-ci s'endort devant l'âtre avec son grog, les petites mains chapardeuses n'hésitent pas à braver l'interdiction et à subtiliser la grosse clé rouillée. Attention aux bruits! La récompense en vaut la chandelle, car l'armoire à marmelade est toujours pleine.


Les sans-dents si nombreux dans les rues étroites de la ville s'accumulent sous les porches humides et les trottoirs boueux. Des tentes éparses aux tissus usés sont tendues au-dessus de matelas de paille mouillé squatté par la vermine. Toutefois la vie s'accroche et chacun essaye de constituer son petit chez soi confortable avec les moyens du bord. Parfois les ordures regorgent de richesse avec un jeu de cartes émaillé ou une poupée de tissus. Ces abris sont faits de bric et de broc et accueillent les mis de côtés de la société impériale. Ils sont souvent obligés de mendier, vendre leurs corps ou sombrer dans la criminalité pour survivre.


L'hospice du Casemate



Le bâtiment est en granite gris comme la plupart des constructions administratives de la ville. Particulièrement massif, il surplombe les alentours tel un monolithe imperturbable. Construit en l'an 2190, il fut érigé pour répondre à un besoin pressant. La population de la ville était croissante ainsi que la criminalité. Un lieu protégé et "moderne" était requis pour faire face. La prison remplit son office durant 300 ans avant d'être peu à peu abandonnée au profit des nouveaux quartiers de la garde dans le district militaire. Le dernier prisonnier quitta sa cellule en 2501 et le bâtiment fut définitivement fermé en 2505. Situé dans un endroit peu attractif, personne ne s'en souciait vraiment et il tomba en décrépitude. Il fallut attendre l'an 2510 et l'arrivée d'un certain Docteur Beauregard. Érudit de la médecine pour certains, charlatan ésotérique pour d'autres. D'âge mûr, cet homme au corps sec et nerveux est souvent fantasque. Certains le jugent même comme étant dérangés. Ceci peut s'expliquer par sa consommation de champignon hallucinogène qui le pousse parfois à s'enfermer des jours durant dans ses quartiers. Ses périodes sont selon lui nécessaires à l'ouverture de sa créativité. Qui sait qu'elles sont les théories folles qui naissent sous sa plume effrénées ? Il reste un médecin compétent qui ne compte pas les heures pour le bien de ses patients qui se pressent toujours plus nombreux aux portes de l'hospice. Originaire de Bretonnie, il acquit nombre de connaissances en voyageant en Tillée et Estalie plutôt qu'en parcourant les bancs des écoles de médecine de son pays natal. Il faut dire que la Bretonnie n'est pas connue pour ses percées dans le domaine de la médecine.

Non satisfait de l'état du monde médical, il est toujours à la recherche de nouvelle pratique que certains jugent comme contraire à l'éthique. Il fait partie des praticiens qui réfutent la théorie des humeurs galéniques encore largement répandues. Il est adepte de l'approche mécaniste qui voit le corps humain comme un ensemble d'organes qui travaillent de concert selon des lois physique et non spirituelle. Cette méthode, chère aux pays du sud jugé comme étant plus progressiste (ou décadent selon certains), fut développée par Leonardo de Miragliano. Ce courant de pensée laisse la part belle à la chirurgie et à l'étude du corps humain. Andreas Vesalius, un éminent artiste, a écrit De Corporis Fabrica, un ouvrage qui renferme les illustrations parmi les plus détaillés du corps humain. Un livre difficile à se procurer dans l'Empire tant le culte de Morr refuse ces pratiques jugées comme blasphématoires. Les expérimentations sur le corps humain ont mauvaise presse notamment à cause des douloureux souvenirs laissés par la nécromancie, si présente au début du 1er millénaire. S’il n'a jamais pu obtenir l'appréciation de ses confrères Bretonnien, il jouit toutefois d'un rayonnement certain au sein de la population impériale de l'Ostermark, notamment depuis l'ouverture de l'hospice. Certes ces "expériences" lui ont déjà valu de nombreux ennuis avec le culte de Morr, qui ne semble pas apprécier que les cadavres soient utilisés à des fins d'entraînement. Toutefois le trafic de corps qui alimente les académies de médecine est si développé qu'il est dur de lui jeter la première pierre. Pour le bas peuple, celui-ci ne pouvait d'habitude que se reposer sur les remèdes de grand-mère issus de l'herboristerie empirique passer de génération en génération. Bien que des soins éprouvés existent comme le Vade-mecul de Goelen millénaire le montre, ces pratiques restent insuffisantes face à certaines maladies particulièrement virulentes comme la fièvre du pied purulente et la diarrhée sanglante. Ce livre de référence des plantes et leurs effets restent de plus peu accessibles à la population, ce qui empêche le transfert des connaissances et laisse place à la prolifération des superstitions contre-productive. Qui plus est, les populations pauvres des villes n'ont pas accès aux plantes qu'ils pouvaient se procurer facilement quand ils résidaient encore dans les campagnes. Les bas-fonds se retrouvent donc vite démunis face aux épidémies chroniques si courantes dans les villes. Le dernier remède contre l'œuvre du grand pestilent reste donc généralement le feu dont le culte de Shallya n'hésite pas à faire usage pour purifier une zone. La médecine traditionnelle galénique elle s'appuie sur la doctrine du "combattre le mal par le mal". Ainsi dans l'ouvrage de référence qu'est Gaelenic Vicipaedia il est recommandé de frotter le pied du malade avec de la viande pourrie ou des excréments en cas de gangrène. Il va sans dire que ce traitement de choc ne risque pas d'améliorer le membre touché, mais cela n'empêche pas les médecins légaux de se faire payer à hauteur de leurs incompétences. D'un mal pour un bien, la plèbe n'a donc que rarement accès aux diagnostics des médecins traditionnels. Toutefois, rares aujourd'hui sont les nouveaux praticiens qui ne s’inspire pas des deux philosophies, galéene et mécaniste. Certes, le progrès met du temps à se propager, surtout dans les provinces du nord de l'Empire où les traditions sont un socle rendu inamovible par l'entêtement obtus des populations. Néanmoins de plus en plus de médecins pratiquent des amputations en dernier recours, voire même, s'entraînent en cachette à la dissection de cadavre. Au final pour le peuple il ne leur reste alors comme options que la bienveillance des Shalléens. Malheureusement, ils sont débordés et donc ne peuvent subvenir aux besoins de tous. De plus, cela implique d'avoir la chance de rencontrer un prêtre assermenté qui pourra user des miracles de sa déesse. En soi, les soins pratiqués par le culte sont avant tout portés sur le quotidien : repos, nourriture saine et hygiènes. Rares sont les prêtres possédant la moindre connaissance académique médicale, et encore moins chirurgicale. Ce qui pourrait paraître contradictoire n'est pas illogique vu qu'ils se reposent principalement sur la puissance de Shallya pour soigner les souffreteux. Pour les chirurgiens itinérants enfin, leurs places ne sont pas vraiment définies. Non considérés comme des médecins, leurs confrères leur rappellent toujours de la manière la plus hautaine qu'il soit. Ils restent toutefois plébiscités dans toutes les sphères de la société impériale, notamment dans les corps d'armée pour pratiquer les amputations sur le champ de bataille. Bien sûr, coincés entre tous ces différents groupes que l'on a vus, se cachent nombre de charlatans qui n'hésitent pas à vendre tout et n'importe quoi aux populations dans le besoin. Ce commerce gris génère moult richesses, mais entraîne souvent la mort d'innocent.

Aux côtés de Gabriel Bauregard gravitent souvent de jeunes médecins désireux de s'entraîner pour leurs études ou leurs recherches. Ces derniers temps la deuxième chambre est occupée par une jeune femme du Reikland, Ludmilla de Chatelin, un médecin déjà entraperçu dans la première entrer du Guide du routard impérial - The Blue Oyster Inn. Celle-ci après ses aventures à l'auberge a rejoint l'hospice comme chirurgien en second. Particulièrement efficace, elle ne brille pas toutefois de la même aura que Gabriel à cause d'un caractère froid et inconstant. Son attrait pour la solitude et les vins fins du Talabecland en fond une personne d'une compagnie toute relative. Elle détient néanmoins le meilleur palmarès d'amputation réussi de l'établissement, avec un taux de décès suffisamment faible pour juger ces opérations comme "acceptable" en termes de risque. On raconte même que certains nobles de la ville viennent se faire opérer en cachette, heureux de pouvoir être manipulé par quelqu'un de compétent. Que cela soit vrai ou non, depuis son arrivée des fonds anonymes sont venus améliorer le quotidien de l'établissement, suffisamment en tout cas pour ne pas trop se poser de question sur leurs origines.



L'ancienne tour de garde fut réaménagée en Solarium pour le personnel et les patients après l'effondrement du toit en l'an 2511. De vieux sofas usés permettent aux malades de se reposer en s'éloignant de l'air vicié des rues en contre bas. Deux chapiteaux aux tentures délavés furent rajoutés pour couvrir quelques tables de bois brutes sur lesquelles des jeux sont à disposition libre. Cette zone sert aussi de débarras et de réserves d'outils.


L'ancien chemin de ronde n'est plus utilisé aujourd'hui que par les pigeons. Le bois gonflé par les intempéries est prompt à l'effondrement. Certaines zones pourries se sont déjà effondrées et d'autres menacent de suivre. Les travaux ont été sans cesse repoussés par manque d'argent. Toutefois, l'arrivée des nouveaux fonds va permettre de démonter une bonne fois pour toutes ces vestiges de l'ancien bâtiment.


Au 1er étage, la salle de veille permet d'accéder à l'aile des patients et à l'aile chirurgicale. On y trouve aussi la pharmacie qui est sous clé pour des raisons évidentes. Poudre de mandragore, huile de ricin ou encore ciguë, les flacons poussiéreux ne peuvent être manipulés que par les médecins. L'aide-soignant(e) de veille contrôle aussi scrupuleusement les allées et venues des visiteurs ainsi que les rendez-vous des praticiens titulaires.

Les chambres des patients sont d'anciennes cellules reconverties. Si les barreaux en fer forgé sont toujours présents, les portes elles ont été enlevées. Généralement composé de deux lits, un par patient, on y retrouve également un mobilier spartiate. Le personnel fait en sorte de maintenir les lieux propres, mais la quantité de travail est généralement insurmontable. L'atmosphère est fraîche en permanence à cause des murs de pierre nue, ce qui est un avantage en saison chaude, mais nécessite d'allumer les poêles durant le reste de l'année.


La salle d’eau est commune à tout l’étage. Les patients sont amenés sur des fauteuils roulants pour être baignés. Déjà présente dans les plans de la prison d’origine, elle fut toutefois améliorée pour le bien être des malades, notamment avec des parts vues en bois et l’ajout de savons et serviette en libre-service.








La salle d'opération est remplie d'une succession de table en bois polis par le passage successif des corps. Estomac fragile déconseiller, le sang et les viscères sont monnaie courante. Un nettoyage constant et méticuleux est nécessaire pour maintenir un semblant d'ordre. En plus du charbon, les poêles sont alimentées d'épine de pin et d'herbes aromatiques pour assainir l'air et cacher la puanteur des gangrènes et sécrétions pestilentielles. Les cadavres frais sont généralement gardés quelques heures de plus pour permettre aux praticiens de s'entraîner discrètement avant que le corps ne soit rendu à la famille.



Le couloir de Shallya a été renommé ainsi à l'ouverture de l'hospice, mais il était avant dédié à Verena. Les deux statues la représentent avec l'épée et la balance comme il est de tradition. Leurs regards sévères étaient une des premières choses que voyaient les prisonniers en arrivant. La fontaine est toutefois dédiée à Shallya et fut bénie par les prêtresses du temple. Les familles viennent y prier pour la guérison des êtres qui leur sont chers. Parfois des cierges sont allumés voire même des sous offerts à l'eau pour la bonne fortune. Les pièces ne sont pas ramassées comme Gabriel la stipulée. Certains estiment qu'avec le temps, plusieurs couronnes d'or se sont accumulées au fond des réceptacles en pierres. La salle d'armes est un vestige de la prison. Elle est entretenue par le personnel de sécurité, quelques mercenaires payés pour maîtriser les patients violents et maintenir l'ordre lorsque les malades s'accumulent devant le grand portail.


Les quartiers des médecins et chirurgiens de l'établissement. Ils ont leurs propres salles d'eau ainsi que des chambres confortables. Elles appartenaient avant aux doyens de la prison et sa famille. Chaque résident successif apporte avec lui son goût pour la décoration. La chambre du Dr Bauregard est un fouillis inconcevable avec des montagnes de livres éparpillé dans la pièce au milieu des reliefs de repas. Cela contraste avec le mobilier à dorure vert chartreuse du Dr Chatelin ainsi que le rangement méthodique de ses possessions. Ses biens les plus précieux sont posés sur un meuble Manfred XI, des globes et sextants rehaussés d'or importés directement de Tilée.

Les cuisines accueillent quotidiennement une cohorte de cuisiniers et de commis de cuisine qui viennent de l'extérieur de l'établissement. Seuls les aide-soignants dorment sur place. Ils préparent la nourriture pour le personnel ainsi que pour tous les patients, ce qui n'est pas de tout repos. Si le Dr Beauregard se contente de la nourriture servie aux malades, Ms Chatelin insiste toujours pour avoir des menus variés aux mets délicats. Cela n'a pas manqué d'entraîner des tensions avec les cuisines qui n'ont pas le temps de personnaliser chaque repas. Toutefois, quelques couronnes d'or issu de sa bourse permirent de délier les tensions.


"Il est de mesure commune d'admettre qu'une chair blessée va se régénérer avec une récupération complète ou partielle des tissus. Ainsi, si un membre sectionné devait être recousu immédiatement sans laissé le temps à la gangrène ou la rigidité de s'installer, une cicatrisation est possible à condition de rétablir le flux sanguin... note : patient 42, blessure à la jambe et patient 43 morts récents, une greffe comme pour les plantes est-elle possible?" Carnet de recherche de Ludmilla de Chatelin, page 122.

"Ma si j'vous dit! Il était énorme, avec des babines toutes noires et des yeux rougeâtres! y ma sauté à la gueule et ma mordue si fort j'en ai cru perde mon shtar! Dites z'allé pouvoir faire quequ'chose car c'est vachement gonflé la.."

Jean, chiffonnier blessé après une excursion dans les égouts.


"L'eau du puits est leur seule source. Pour l'œuvre de Grand-père, tu dois intervenir. Va donc tuer une chèvre durant la pleine lune et laisse-la revivre dans un purin infecté. Je trouverais un moyen de te faire entrer, à ce moment-là tu n'auras qu'à déposer ton présent dans l'eau claire. Shallya ne pourra rien faire quand la grande pestilence arrivera."

Lettre d'un expéditeur inconnu retrouvé sur le corps de Gaétan Gauphrois par les répugateur de l'Ordo Fidelis tué lors de son arrestation.

"La colère est partagée par tous, mais jamais défini. Elle est de celle qui brûle aux viscères en s'accumulant. Puis elle jaillit, remontant la trachée en une gerbe acide. Elle se débat dans la bouche en claquant sur la langue, mais elle est trop brouillonne pour s'exprimer, elle roule sans trouver son but jusqu'à s'épuiser en laissant un goût amer qui persiste. De dépit elle se rabat dans les mains dans un sursaut de violence. Naissent alors les jacqueries, aussi violentes qu'éphémères, toujours réprimées dans le sang. Le peuple cherche les mots sans jamais les trouver. La connaissance devrait être universelle et non confinée aux boudoirs dorés des capitales. Le chaos se nourrit de l'ignorance, il est de notre devoir de la combattre à tout prix!"

Discours de Lucile Ventose, prêtresse itinérante de Verena.


Merci à tous ceux qui me suivent après un an d'existence =)


N'hésitez pas à partager les liens et à rejoindre ma page facebook ou vous inscrire sur le site


Si vous êtes intéresser pour des cartes sur mesure je vous renvoie ici -> Le Shop


Bon téléchargement et surtout bon jeux!



DL
.rar
Télécharger RAR • 130.06MB

06/11/22 : à la demande de plusieurs personnes, j'ai mis à disposition une carte vierge de tout titre de lieux.

Beshafen final 2 nameless
.rar
Télécharger RAR • 64.16MB

457 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page